Le Grand Déplacement : une odyssée afrofuturiste


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Après Tout simplement noir et En place, Jean-Pascal Zadi continue son ascension dans les paysages de la comédie française, visant la lune :  ça ne lui fait pas peur.

Avec Le Grand Déplacement, il s’attaque à un projet audacieux : une comédie afrofuturiste qui imagine un futur où des nations africaines s’unissent pour lancer la première expédition spatiale du continent.

Le titre, provocateur, fait un clin d’œil mordant à la rhétorique douteuse du « grand remplacement », détournée avec finesse par Zadi. Incarnant un éducateur désabusé, embarqué malgré lui dans un programme de relogement national et solidaire auquel il ne croit qu’à moitié, Zadi pose les bases d’un récit aussi drôle qu’engagé. Alors que la Terre devient inhabitable, un consortium de pays africains orchestre en secret une mission spatiale ambitieuse : explorer Nardal, une planète récemment découverte, pour évaluer son potentiel à accueillir les populations africaines en cas d’exode. À bord du vaisseau, un équipage éclectique reflète la diversité du continent et de sa diaspora. Mais cette richesse culturelle, bien que prometteuse, devient vite un terrain propice aux tensions et aux conflits internes.

Tourné entre le Maroc et la Côte d’Ivoire, Le Grand Déplacement se présente comme une comédie d’aventure écologique, mêlant satire politique, enjeux environnementaux et chocs culturels. Au cœur du récit : la question du devenir de notre planète, des responsabilités collectives et de la capacité des peuples à s’unir face à une crise majeure. Zadi revisite les codes de la science-fiction à travers une comédie engagée et décalée, où il ne s’agit pas de subir un récit imposé, mais de reprendre les rênes pour inventer une nouvelle forme de conquête spatiale, ancrée dans des références visuelles et culturelles africaines.

Le casting, brillant, réunit avec Jean-Pascal Zadi, Reda Kateb, Lous and the Yakuza, Fadily Camara, Fary, Déborah Lukumuena, Alassane Diong, Claudia Tagbo, Jean-Claude Muaka mais aussi Éric Judor en voix-off.. Entre rires et réflexions, cette fable interstellaire parvient à être aussi divertissante que percutante, offrant une vision afrofuturiste audacieuse et universelle.