L’humoriste Jérôme Commandeur réunit des quinquas déjantés dans : T’as pas changé


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Jérôme Commandeur revient à la réalisation avec T’as pas changé, une comédie nostalgique réunissant Vanessa Paradis, Laurent Lafitte et François Damiens, qui sort le 5 novembre.

Le film explore les retrouvailles loufoques d’anciens camarades de classe, trente ans après leur bac. Après Ma famille t’adore déjà ! et Irréductible, l’humoriste signe son troisième long-métrage, qui met en scène les retrouvailles douces-amères de quatre amis.

Ils ont décidé d’organiser une grande réunion de promo, trente ans après leur bac, afin d’honorer un ami tragiquement disparu… Résultat de l’humour, des émotions, la nostalgie et de vieilles rancœurs s’invitent dans : T’as pas changé qui réunit une belle brochette de bras cassés, ceux que personne ne pouvait encadrer au lycée.

À la façon de Mes meilleurs copains ou du Déclin de l’empire américain, le film convoque la force du groupe qui se reconstitue sous nos yeux et montre comment les uns et les autres avancent dans leurs vies respectives.

Les personnages – le mari trompé, l’artiste raté, la femme divorcée – sont écrits avec finesse et nuances, pris entre ce qu’ils étaient en 1993 et ce qu’ils sont devenus.

Seul le personnage de François Damiens explore une veine assez peu exploitée dans la comédie française. Celui de Laurent Lafitte, par exemple, surprend par sa lucidité sur la précarité de sa situation, tout en continuant d’assumer le rôle d’amuseur au sein de la bande. La reconstitution des années 1990, discrète mais efficace, fait mouche et s’accompagne de clins d’œil subtils à l’époque, avec des « guests » bien choisis.

À l’approche de la cinquantaine, ces quinquas à côté de la plaque, abîmés par la vie, sont irrésistibles. Laurent Lafitte campe un chanteur à femmes cabotin à souhait. François Damiens incarne un avocat au narcissisme XXL, qui ne fait pas de cadeaux, même à ses proches. Vanessa Paradis surprend par son intensité lorsqu’elle affronte son ex.

Enfin, Jérôme Commandeur, à la fois devant et derrière la caméra, se glisse dans la peau d’un pote dépressif, tendre et drôle à la fois. Mais derrière l’effet Madeleine de Proust se cache un récit plus profond : ces personnages se confrontent à ce qu’ils ont gagné et perdu en chemin lorsqu’ils organisent leur fête des anciens.

Le film enchaîne séquences hilarantes et rebondissements sensibles sans jamais perdre le spectateur. Jusqu’à la dernière minute, Jérôme Commandeur s’amuse à déjouer les attentes. Même le titre, « T’as pas changé », prend un sens inattendu, bien plus ambivalent qu’il n’y paraît au premier abord.

Bref, une comédie populaire dans le meilleur sens du terme : généreuse, drôle, nostalgique et touchante.