Le Cinquième Plan de La Jetée : quand le passé surgit dans l’image figée


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Sur la terrasse d’Orly, en 1962 : un enfant et ses parents, vus de dos. Six décennies plus tard, le cousin de la réalisatrice Dominique Cabrera croit se reconnaître – sans certitude – dans le cinquième plan de La Jetée, le film culte de Chris Marker. Entre mémoire, exil et émotion brute, Le Cinquième Plan de La Jetée tisse les liens invisibles entre les êtres et les images : coïncidences folles, obsessions tenaces, intuitions fulgurantes.

Tout part d’un doute vertigineux : et si cette silhouette figée était moi ? Jean-Henri, le cousin de Dominique Cabrera, aperçoit ses parents et lui-même, de dos, dans un plan mythique de La Jetée (1962). Une projection, au sens psychanalytique et cinématographique ? Cette hypothèse improbable devient le moteur d’une quête narrative et émotionnelle : imaginez l’histoire du cinéma croiser votre propre vie !

Rapidement, l’anecdote glisse vers l’abîme : reconnaître, c’est déjà imaginer. Et imaginer, c’est déjà se souvenir. Dominique Cabrera suit ses intuitions, les teste, les étaye en traquant des preuves.

Au cœur du film : la salle de montage, un cadre dans le cadre, pulsant comme un organe vivant. Là, Sophie Brunet et Dominique Barbier composent une écriture du doute.

Les plans ne s’enchaînent pas – ils se cherchent, se frôlent, se heurtent.

Dominique Cabrera se souvient : c’est à Orly qu’elle a foulé le sol français, enfant, après l’indépendance.

Orly, seuil de toutes les arrivées et de toutes les pertes – un lieu de passage autant que de mémoire hantée.

Là où Chris Marker filmait le futur, elle capture la persistance du passé. Deux gestes, un même désir : rendre visible le temps.

La Jetée a inspiré des chefs-d’œuvre comme 12 Singes de Terry Gilliam, ouvrant la voie à des anticipations où le souvenir devient fiction. À l’opposé de l’intelligence artificielle – ici, l’intuition règne, balayant toute plausibilité –, Le Cinquième Plan de La Jetée est un hommage vibrant. Pas un pastiche, ni une révérence figée : une transmission vivante

Ne ratez pas cette pépite ! Rendez-vous lundi 24 novembre à 19h pour le Lundi du Ciné’VA, en présence de la cinéaste Dominique Cabrera elle-même. Une soirée pour plonger dans le doute, l’image et l’émotion – réservez vite !