

Une histoire d’amour entre un disparu et une vivante… On croit avoir déjà tout vu, tout entendu. Et pourtant, consciente de marcher sur un fil tendu entre références et clichés inévitables, la réalisatrice Alice Vial ne cherche ni à tricher ni à surjouer. Au contraire, elle embrasse pleinement les codes du genre, les assume et s’en sert comme tremplin pour nous conduire vers un final riche en émotions, délicat et parfaitement réussi.

Depuis quelques années, Jonathan Cohen est souvent cantonné à la case du comique de service. Ici, il nous rappelle à quel point il excelle dans les nuances, la douceur et un jeu tout en retenue. Face à lui, Magalie Lépine-Blondeau est une révélation pour ceux qui ne la connaissaient que par ses rôles télévisés. Charme puissant, présence magnétique, interprétation parfaitement maîtrisée : on comprend instantanément pourquoi son personnage séduit immédiatement celui de Jonathan Cohen.

Difficile, franchement, de ne pas tomber amoureux en même temps que lui.

Mais la vraie surprise, c’est Anne Benoît.
Elle surgit, bouleverse et captive le spectateur jusqu’au générique de fin. Le genre de moment qui vous prend par surprise et vous laisse les yeux humides, même si vous pensiez tenir bon.

Autour d’eux gravitent des seconds rôles impeccables : Florence Janas en collègue bienveillante, Jean-Christophe Folly en patron juste ce qu’il faut d’autoritaire.
Des présences qui solidifient l’ensemble sans jamais empiéter sur l’espace des protagonistes.
L’Âme idéale s’ouvre sur une mise en place curieuse : Elsa rend visite aux parents de son compagnon de l’époque. Un léger malaise s’installe déjà, qui se complexifie lorsqu’une jeune femme fait irruption dans la pièce. Problème : seule Elsa semble la voir et l’entendre. On comprend alors que le film flirte avec le fantastique. Notre héroïne voit les morts – un don hérité de sa mère – et s’est fait une mission de guider les âmes errantes vers l’au-delà en les aidant à résoudre ce qui les retient sur Terre.

Cette capacité met rapidement mal à l’aise ses partenaires, poussant Elsa à se réfugier dans le célibat. Un soir, en rentrant d’une garde dans le service gériatrique où elle travaille, Elsa a un accident de scooter. Cette mésaventure la conduit à rencontrer Oscar, un musicien aux grands rêves qui passait par là.
Le coup de foudre est immédiat, et Elsa envisage à nouveau une grande histoire d’amour. Mais rien n’est jamais si simple : des révélations vont l’amener à questionner son rapport à la vie, aux sentiments et à ce qu’on laisse derrière soi après la mort…

En traitant en filigrane l’angoisse de la solitude, la dépression et la puissance des regrets, tout en révélant une humanité délicate à travers les aspirations de ses personnages (Elsa accompagne des personnes âgées en fin de vie, tandis qu’Oscar rêve de partager sa musique avec le monde), Alice Vial s’empare du « genre » pour y insuffler une énergie singulière et une douceur profondément humaine…
Un film touchant et original à ne pas manquer dès le 17 décembre !

