« Bergers » : Transhumance existentielle


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Entre la Provence et les Alpes, se tisse une histoire de terre et de ciel, d’ancrage et d’élévation, entre les moutons et les loups. La transhumance devient alors un voyage symbolique en soi. Ce film bucolique, réalisé par la Québécoise Sophie Deraspe, également créatrice de la série Bête noire, se déroule en Provence. 

Bergers suit le parcours de Mathyas, incarné par Félix-Antoine Duval, un jeune publicitaire de Montréal qui abandonne tout du jour au lendemain pour devenir berger en Provence. Déterminé à troquer son costume pour un pull en laine et des bottes de pluie, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Il tente tant bien que mal de s’accommoder à la nouvelle vie qu’il s’est choisie.

Un jour, il rencontre Élise (Solène Rigot), une jeune femme qui, elle aussi, a quitté sa vie professionnelle monotone. Ensemble, ils se voient confier la tâche de gérer la transhumance de 800 moutons. Les voilà embarqués dans une aventure en pleine montagne où seule la nature fait la loi.

Adapté du roman D’où viens-tu, berger ? de Mathyas Lefebure, ce film célèbre la vie pastorale tout en rendant un bel hommage à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Baigné dans une lumière incroyable et un véritable goût pour le cadre et l’image, Bergers ne se laisse jamais enfermer dans sa thématique. Il dépeint assez brutalement les coulisses du monde agricole tout en filmant avec beauté leur quotidien, illustré d’ailleurs par de véritables bergers.