

Dalloway, inspiré du roman Les Fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay, s’attaque au genre de l’anticipation en explorant une question brûlante d’actualité : la place de l’intelligence artificielle dans notre quotidien. Cécile de France y incarne Clarissa, une écrivaine en panne d’inspiration. Elle intègre « La Résidence », complexe ultramoderne réservé aux artistes et bénéficie d’un assistant virtuel conçu pour répondre à ses besoins et favoriser sa créativité. Pour Clarissa, cet assistant se nomme Dalloway.
Si cette aide semble d’abord porter ses fruits, l’entité devient progressivement intrusive, franchissant les limites du simple soutien.

Ancré dans un univers à la fois familier et légèrement en avance technologiquement, Dalloway offre une matérialité tangible qui immerge immédiatement le spectateur.
Cécile de France livre une performance captivante, mêlant engagement et grâce avec une intensité remarquable. Sa lutte pour ne pas sombrer dans la folie, l’escalade de ses angoisses et de ses éclats de colère se déploient avec puissance . Un véritable plaisir de la voir et de l’entendre.


À ses côtés, la voix de Mylène Farmer, qui prête vie à Dalloway, est une réussite, particulièrement dans les changements de ton : de servile et docile, l’IA laisse entrevoir des velléités autoritaires, révélant une intelligence de moins en moins artificielle.

Dalloway interroge les dérives potentielles de certaines technologies, l’isolement psychologique et les liens complexes entre création artistique et innovation numérique — des thématiques qui résonnent avec les enjeux des technopoles, comme les pôles européens dédiés à l’IA.
Yann Gozlan signe un thriller psychologique percutant, qui explore les zones d’ombre de l’intelligence artificielle et esquisse un futur peut-être plus proche qu’on ne l’imagine.