


Présenté en Séance de Minuit au Festival de Cannes 2025, Exit 8 de Genki Kawamura transforme un banal couloir de métro en un labyrinthe cauchemardesque, à la fois métaphysique et sensoriel. Adapté du jeu vidéo japonais culte éponyme, ce thriller hypnotique plonge le spectateur dans un dédale visuel d’une rigueur glaçante, où chaque carrelage, chaque néon, chaque silence devient un piège mental.
Attention : son atmosphère oppressante et ses scènes angoissantes pourraient heurter un jeune public.

Dans Exit 8, un homme (Kazunari Ninomiya) se retrouve piégé dans une station de métro, cherchant désespérément une sortie qui semble inexistante. Réalisateur de ce deuxième long métrage, Genki Kawamura, connu pour avoir produit les films de Makoto Shinkai et Mamoru Hosoda, signe une œuvre aussi minimaliste qu’étouffante. Reprenant le concept du jeu – un couloir répétitif dont on ne s’échappe pas –, le film évoque Cube de Vincenzo Natali, mais troque la violence physique pour une horreur psychologique implacable. Le protagoniste, perdu dans un espace trop familier, croise des éléments effrayants et doit affronter ses peurs pour espérer s’en sortir. La photographie clinique de Keisuke Imamura sublime cette claustrophobie urbaine : néons blafards, couloirs stériles à la symétrie aliénante, carrelages uniformes. La caméra, avec ses plans fixes et ses lentes progressions, épouse la dérive mentale du personnage, accentuant le sentiment d’enfermement. La bande-son électronique de Yasutaka Nakata renforce cette tension : nappes synthétiques sourdes, bourdonnements lointains et respirations déformées deviennent des indicateurs de menace autant que de perte de repères.


Exit 8 impressionne par sa capacité à créer un suspense total à partir d’un espace clos, d’un protocole simple et d’un regard paranoïaque. L’angoisse naît non pas d’un danger extérieur, mais du décor lui-même, d’une précision millimétrée. Salué par huit minutes d’ovation à Cannes, ce cauchemar immersif réinvente le labyrinthe dans le langage du XXIe siècle, offrant une expérience aussi abstraite que viscérale.
En attendant sa sortie le 03 septembre , les amateurs d’horreur peuvent se plonger dans le jeu, disponible sur smartphone, pour goûter aux dédales oppressants du métro tokyoïte.