

Little Jaffna voilà un nom qui, bien que principalement utilisé par les Sri Lankais, évoque aussi une part de clandestinité, nourrissant ce récit d’infiltration.
Le réalisateur Lawrence Valin signe un coup d’éclat avec Little Jaffna, un film où il endosse à la fois les rôles de metteur en scène, scénariste et acteur principal. Pour ce premier long-métrage, il sera présent lors des Lundis du Ciné’Va, offrant une rencontre unique avec le public ce 26 mai à 19h.

Dans ce thriller haletant, Valin incarne Michael, jeune policier infiltré dans un groupe lié aux séparatistes sri-lankais, chargé de démanteler un réseau de financement des Tigres Tamouls, considérés comme terroristes par l’Union Européenne. Pris entre loyauté et danger, il nous entraîne au cœur d’un polar immersif, où le quartier de Little Jaffna, à Paris, devient un véritable territoire cinématographique.

Mais Little Jaffna ne se limite pas au thriller. Il réserve de belles surprises et se distingue par une esthétique vibrante, célébrant la richesse culturelle de cet univers souvent réduit à des clichés. Derrière les activités illégales, le réalisateur met un point d’honneur à souligner les valeurs de solidarité, de respect et d’honneur propres à cette culture, refusant toute approche manichéenne. Autour de Michael, jeune Français issu d’une famille sri-lankaise révolutionnaire, gravitent des amis, ennemis et mentors, dont les trajectoires s’entremêlent avec force et intensité.

À travers Little Jaffna, le cinéaste explore des thèmes profonds : la transmission intergénérationnelle, le poids des non-dits, la quête d’identité, l’appartenance à un groupe, la difficulté de s’émanciper sans trahir, et la violence héritée de l’histoire.
Dans la lignée d’Infernal Affairs ou Barbès, Little Algérie, ce premier film intense et efficace s’impose avec brio, sacré au Festival du Polar de Reims 2025.