La survie comme show télévisé : The Running Man 


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Le réalisateur Edgar Wright s’apprête à livrer sa propre interprétation de l’œuvre culte Running Man, avec en tête d’affiche Glen Powell. Contrairement à la version iconique de 1987 portée par Arnold Schwarzenegger, ce projet n’a rien d’un remake traditionnel. Le long-métrage fait preuve d’une loyauté inédite au roman original de Stephen King, une ambition saluée par l’auteur lui-même.

Pour son Running Man, Edgar Wright assume pleinement son choix : offrir aux spectateurs un regard inédit sur l’univers créé par Stephen King. Wright revient derrière la caméra après Last Night in Soho (2021) et Baby Driver (2017) et sa trilogie Cornetto avec Simon Pegg et Nick Frost : Shaun of the Dead (2004), Hot Fuzz (2007) et Le dernier pub avant la fin du monde (2013). Il signe un film d’action dystopique où la survie devient un show télévisé.

Le comédien de Top Gun : Maverick incarne Ben Richards, un père de famille prêt à tout pour sauver sa fille malade : participer à un jeu télévisé aussi violent que populaire, dont la règle est simple – survivre trente jours face à des tueurs professionnels pour empocher une fortune. Entre deux explosions et les séquences d’action spectaculaires imaginées par Edgar Wright, on suit la prise de conscience progressive du héros : le jeu est truqué, et l’ennemi bien plus grand qu’il n’y paraît !

Sur sa route, Richards croise des alliés improbables : un marginal interprété par William H. Macy, qui lui forge une fausse identité  et un autre campé par Michael Cera, qui lui glisse : « Tu sais pourquoi ils t’acclament là-bas ? Parce que si toi tu peux survivre à ces tarés, eux aussi le peuvent. »

Autour de Powell gravite un casting XXL : Colman Domingo en animateur aussi charismatique que glaçant, Josh Brolin en producteur machiavélique, mais aussi Lee Pace, Jayme Lawson, Emilia Jones, Katy O’Brian et Martin Herlihy.

Au cœur des enjeux de l’histoire, l’émission La Grande Traque, programme phare du Libertel – le poste TV que doit obligatoirement posséder chaque foyer –, consiste à confronter un participant à une bande de tueurs. Lâché dans la nature, celui-ci a trente jours pour réussir sa mission et rester en vie, gagnant de l’argent à chaque heure écoulée. Littéralement seul contre tous, le concurrent ne peut compter sur personne, la population étant encouragée à divulguer sa position. Un jeu cruel et perfide auquel prend part Ben Richards : « Vous savez, j’ai réfléchi à cette émission : pendant les trente prochains jours, tout le pays essaiera de me tuer. C’est dingue, non ? »

Dans une époque ultra-connectée, de plus en plus marquée par la déshumanisation – où le tribunal médiatique prévaut, où la brutalité et le sensationnalisme dominent les plateformes –, Running Man nous plonge dans cette Amérique futuriste et folklorique, présentant le concept et les enjeux au spectateur.

Une satire acerbe de nos sociétés modernes, le tout avec une touche d’humour qui caractérise la cinématographie de Wright.