


Présenté en première mondiale à la Mostra de Venise, La Voix de Hind Rajab est la nouvelle œuvre bouleversante de Kaouther Ben Hania (La Belle et la meute, L’Homme qui a vendu sa peau, Les Filles d’Olfa). Tout a commencé par un enregistrement audio. Celui d’une petite fille palestinienne de six ans, Hind Rajab, coincée dans une voiture criblée de 355 balles à Gaza, entourée des corps de sa famille, et suppliant les secours du Croissant-Rouge pendant de longues heures avant d’être tuée à son tour.

« Quand j’ai entendu sa voix, le sol s’est dérobé sous mes pieds », confie la réalisatrice. Impossible de continuer comme si de rien n’était. De cet enregistrement devenu viral, Kaouther Ben Hania tire un dispositif aussi audacieux qu’inédit : mélange d’archives, de sons bruts, de témoignages et de séquences reconstituées. Jamais elle ne montre l’horreur de front. Elle adopte au contraire le point de vue des secouristes du Croissant-Rouge qui tentaient, impuissants, de sauver Hind au téléphone. Un choix qui protège l’enfant tout en rendant l’insoutenable audible et palpable.

Le résultat ? Un thriller tragique, étouffant, d’une cohérence rare, qui confronte le spectateur à l’irreprésentable sans jamais le sidérer. Une œuvre d’une puissance inouïe qui fait revivre la voix de Hind pour qu’elle ne meure jamais complètement.
Sa mère a donné sa bénédiction au film : « Je veux que la voix de ma fille continue d’être entendue. »Hind Rajab n’est hélas pas un cas isolé. Chaque jour, des dizaines, parfois des centaines d’enfants, de secouristes, d’humanitaires et de journalistes sont fauchés par la même violence systématique. Ce film est leur écho.
Sortie nationale le 26 novembre : À voir absolument. Très, très fort.

