

Les frères Nasser revisitent avec humour le mythique Il était une fois dans l’Ouest. Déjà remarqués pour Gaza mon amour, les jumeaux gazaouis Arab et Tarzan Nasser signent une comédie noire incisive avec Once Upon a Time in Gaza, une satire percutante qui propose une vision alternative de Gaza, loin des images biaisées véhiculées par les médias. Loin aussi du documentaire, les réalisateurs optent pour une fiction audacieuse, qui se métamorphose en un film dans le film dans sa seconde partie.

L’histoire débute en 2007 avec des falafels et du tramadol. Cela semble drôle, et ça l’est. Pourtant, on ne s’attendait pas à rire.
Yahya, étudiant nonchalant employé dans une modeste échoppe de falafels, est entraîné malgré lui par son patron, Osama, dans un trafic de drogue : les pilules sont cachées dans les sandwichs.
À Gaza, royaume de la débrouille et des combines, rien n’échappe à Abou Sami, un policier corrompu bien décidé à réclamer sa part du butin. Dans ce trio digne d’un western, il incarne la brute face au bon et au truand. Quand Osama tente de s’opposer à Abou Sami, il le paie de sa vie.
Avec un humour noir et absurde, clé de voûte du film, les frères Nasser donnent vie à des personnages attachants et à des situations délicieusement grotesques.
Deux ans plus tard, après une ellipse narrative, Yahya, désormais barbu, est engagé pour jouer dans un film de propagande produit par le gouvernement de Gaza. Intitulé Le Rebelle, ce long-métrage glorifie un martyr de la cause.


Récompensé par le prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, Once Upon a Time in Gaza jongle avec les genres, passant sans transition du western à la comédie.

Loin d’être des pamphlétaires, les frères Nasser se révèlent avant tout comme des cinéastes. Leur portrait de Gaza, porté par une fiction pure et sans parti pris, s’inscrit dans la veine d’une comédie noire sarcastique. Un cinéma vif, capable de saisir avec acuité les tourments de son époque.