L’Homme qui rétrécit : un grand film sur un petit homme avec Jean Dujardin


Share

De Je suis une légende à Real Steel, en passant par Quelque part dans le temps et Au-delà des rêves, plus d’une dizaine de longs-métrages ont été adaptés des œuvres de Richard Matheson. Parmi eux, L’Homme qui rétrécit, réalisé par Jack Arnold en 1957, reste l’adaptation la plus emblématique, devenue un classique du cinéma.

Cette réinterprétation contemporaine, portée par Jean Dujardin et mise en scène par Jan Kounen, transpose ce destin extraordinaire dans la France d’aujourd’hui, offrant une aventure saisissante et profondément humaine.

Paul, ingénieur naval et père de famille sans histoire, voit sa vie basculer après une journée en mer, lorsqu’un phénomène météorologique mystérieux déclenche un rétrécissement progressif et incontrôlable de son corps.

Rapidement, il perd ses repères et doit apprendre à survivre dans un monde devenu immense, hostile et déroutant. À ses côtés, sa femme Élise (Marie-Josée Croze) et leur fille Mia assistent, impuissantes, à cette transformation.

Loin d’être une simple relecture de l’original, cette version explore avec acuité des thématiques universelles : l’impuissance face à l’adversité, les liens familiaux, la place dans la société et l’impermanence du corps.

La relation entre Paul et Élise, empreinte de tendresse et de fragilité, confère au récit une dimension émotionnelle bouleversante.

La famille, confrontée à cette épreuve, interroge le sens de la maladie, apprend la patience, l’acceptation et, parfois, le deuil. Lorsque Paul, réduit à quelques centimètres, se retrouve accidentellement piégé dans sa propre cave, son environnement familier devient un terrain périlleux. Dans cet univers où chaque objet du quotidien représente un danger – un chat, une araignée, une fuite d’eau –, il lutte pour survivre tout en se confrontant à ses propres questionnements existentiels.

Jean Dujardin, pleinement investi dans une performance physique impressionnante, mêle vulnérabilité, humour absurde et résilience face à un monde domestique démesuré. Les effets spéciaux, spectaculaires, transforment la maison, la cuisine, la cave ou le jardin en véritables arènes de survie, dignes d’un film d’action. Au-delà du spectacle, L’Homme qui rétrécit propose une réflexion profonde sur l’existence : que reste-t-il de nous lorsque tout nous échappe ?

Fidèle à sa sensibilité, Jan Kounen entrelace aventure, suspense, émotion et philosophie pour offrir un film à la fois familial et mature, divertissant et poétique.