Marche ou crève : une plongée brutale dans l’Amérique dystopique de Stephen King


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La règle est simple : ne jamais s’arrêter.
Raymond Garraty, 16 ans, s’apprête à participer à La Longue Marche, une compétition réunissant cent adolescents. Retransmis à la télévision et suivi par des milliers de spectateurs, cet événement n’a rien d’une marche ordinaire. Publié en 1979 sous le pseudonyme de Richard Bachman, Marché ou crève dépeint un concours annuel où les participants doivent marcher sans relâche, sous des règles impitoyables, jusqu’à ce qu’un seul survive et remporte le prix. L’histoire suit Garraty et les autres marcheurs, certains bienveillants, d’autres cruels, quelques-uns énigmatiques, tous pris dans cette épreuve inhumaine

Le casting du film brille par sa diversité : David Jonsson , Garrett Wareing , Tut Nyout , Charlie Plummer , Ben Wang , Jordan Gonzalez , Joshua Odjick , Roman Griffin Davis , Judy Greer et Mark Hamill . Chaque jeune acteur incarne un personnage crédible et distinct. Judy Greer se démarque particulièrement, bouleversante en mère brisée, livrant l’une de ses performances les plus mémorables. Mark Hamill, quant à lui, apporte une présence solide et charismatique.

Dans cette Amérique dystopique, gouvernée par un régime austère et oppressant, Francis Lawrence, réalisateur aguerri (Constantine et de la saga Hunger Games), reste fidèle au matériau d’origine. Habitué des univers jeunes et hostiles, il relève un défi de taille : adapter une œuvre de Stephen King avec l’approbation du maître de l’horreur lui-même. Et King a validé ! Pas d’arène télévisée ni de rébellion adolescente ici, mais une mécanique brutale et désossée. Ce qui fascine le cinéaste ? « La camaraderie entre ces jeunes hommes. La violence, la peur, la mort… mais surtout, ces liens puissants qu’ils tissent entre deux cadavres. »

Marché ou crève explore un futur où des adolescents s’engagent chaque année dans une marche mortelle, avançant pas après pas, sans pause ni pitié. S’arrêter, c’est recevoir un avertissement. Trois avertissements ? Une balle dans la nuque, courtoisie d’un gouvernement qui orchestre ce spectacle sacrificiel avec une froideur glaçante. Une métaphore de l’ultralibéralisme ? Un cauchemar fascistoïde ? Ou simplement Stephen King au sommet de son art ? Sans doute un peu des trois. Ce long métrage s’inscrit parmi les grandes œuvres cinématographiques qui dépeignent, avec une amertume implacable, la noirceur de l’âme humaine.