« The Smashing Machine » : Dwayne Johnson dans un rôle taillé à sa mesure


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Dwayne Johnson, connu pour ses rôles musclés dans Fast & Furious, Jumanji, Black Adam ou encore Red Notice, opère un virage inattendu dans sa carrière avec The Smashing Machine. Ce biopic, réalisé par Benny Safdie, retrace la vie du champion de MMA Mark Kerr, figure emblématique des années 1990. Le rôle, à la fois taillé pour l’ancien catcheur et en rupture avec son image de colosse invincible, révèle une facette surprenante de l’acteur.

The Smashing Machine plonge dans l’univers brutal du MMA américain à une époque où ce sport, encore naissant, fascinait par sa violence brute. Mark Kerr, sacré numéro 1 mondial de 1997 à 2000, était surnommé “The Smashing Machine” pour ses combats d’une intensité inouïe. Le film ne se contente pas de célébrer ses exploits dans l’octogone : il explore également les combats intérieurs de l’athlète, déchiré entre sa quête de gloire et ses luttes personnelles contre la dépendance aux antidouleurs, les drogues et les pressions d’un milieu impitoyable.

À l’image de grands portraits cinématographiques d’athlètes comme Ali (2001) ou The Wrestler (2008), Benny Safdie adopte une approche profondément humaine. Loin de l’image stéréotypée de brute, il dépeint Mark Kerr comme un homme complexe, à la fois charismatique et vulnérable. Ancien champion universitaire de lutte olympique, Kerr a dominé la Pride FC, l’une des principales ligues d’arts martiaux mixtes au Japon, pendant une décennie.

Mais derrière cette légende se cache une lutte contre l’addiction aux opioïdes, un combat qui résonne avec l’expérience personnelle de Dwayne Johnson.

L’acteur, autrefois catcheur professionnel sous le pseudonyme de The Rock, s’est métamorphosé pour ce rôle, gagnant en masse musculaire et adoptant perruque et prothèses pour incarner Kerr. Plus impressionnant encore, c’est son jeu tout en intériorité qui surprend, révélant une profondeur inattendue.

À ses côtés, Emily Blunt incarne Dawn Staples, l’épouse de Mark Kerr, dépeinte comme une femme aimante et dévouée. Le film explore la vulnérabilité masculine et la solidarité entre combattants, mettant en lumière des amitiés sincères entre athlètes qui, une fois dans l’octogone, n’hésitent pas à s’affronter avec une violence implacable.

Cette dualité entre camaraderie et rivalité est au cœur du récit. Benny Safdie, soucieux d’authenticité, réussit le pari de rendre les combats réalistes. Loin des chorégraphies aseptisées de la WWE, les affrontements évoquent des collisions brutales, comme des voitures dans un derby de démolition – une image marquante du film. Pour garantir cette crédibilité, Safdie a fait appel à Mark Kerr lui-même comme conseiller sur le tournage.

Le casting s’enrichit également de figures du MMA, comme l’ancien champion ukrainien Oleksandr Usyk, ainsi que les combattants américains Ryan Bader et Bas Rutten. Des acteurs moins connus, tels que Lyndsey Gavin et la jeune Zoe Kosovic, complètent cette distribution éclectique.

The Smashing Machine est bien plus qu’un biopic sportif : c’est une réflexion poignante sur la gloire, la fragilité et la résilience. Avec ce film, Dwayne Johnson prouve qu’il peut transcender son image de superstar d’action pour offrir une performance aussi physique qu’émotionnelle.