Derrière l’évidente douceur de ses mélodies, rassurantes, chaleureuses, comme arrachées à la pesanteur du
présent, Rover semble avoir toujours été réfractaire à l’idée de confort. L’enregistrement d’Eiskeller en atteste : pour
ce troisième album, Timothée Reigner, exilé à Bruxelles depuis plusieurs années, a choisi de s’enfermer quelques
mois dans les anciennes Glacières Saint-Gilles de la capitale belge. C’est là, sous terre, dans cette grande pièce
austère, froide, qui servait autrefois de repère à un club de boxe, que le songwriter français s’est cloitré dans l’idée
de tourner le dos aux habitudes, de s’approprier un lieu a priori hostile.